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"Libertao"
13 avril 2014

Nelson MANDELA

 

 

HOMMAGE à Nelson MANDELA 

"Un long chemin vers la liberté".  Ce livre m'a bouleversée. En voici quelques extraits.                   J 'attire votre attention sur les deux derniers paragraphes en bas de l'article, qui m'ont émue au plus haut point.  La rédaction commença en 1974, au pénitencier, et s' achève après sa libération, en 1990.                             A l'issue de 27 années de détention... 

Ayant choisis tous deux comme nom "LIBERTAO", pour notre camion et notre blog, vous comprendrez mieux mon choix pour cet article...

Je suis incapable d'indiquer exactement le moment où je suis devenu politisé. Le moment où j'ai su que je consacrerais ma vie à la lutte de la libération. On est politisé à l'instant de sa naissance, quand on est africain en Afrique du Sud.

Enfant, il rentre dans un bus réservé aux africains, vit dans un quartier réservé aux africains, et va dans une école réservée aux africains. Si toutefois, il va à l'école. 

 Quand il grandit, il ne peut qu'occuper un emploi réservé aux africains et louer une maison dans un towship réservé aux africains. On peut l'arrêter à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour lui donner l'ordre de présenter un pass, et s'il ne peut pas, on le jette en prison. 

Les lois et les règlements racistes mutilent son développement, affaiblissent ses possibilités et étouffent sa vie. Je n'ai pas connu de révélation ni de moment de vérité, mais l'accumulation régulière de milliers d'affronts, de milliers d'humiliations, a créé en moi une colère, un esprit de révolte, le désir de combattre le système qui emprisonnait mon peuple. Pas de jour particulier où je me suis dit "Je vais me consacrer à la libération de mon peuple".                    

   A la place, je me suis retrouvé en train de le faire, sans pouvoir m'en empêcher. 

Nelson MANDALA a choisi de vivre dans la clandestinité...

Lettre du 26 juin 1961 : 

Je suis informé qu'un mandat d'arrêt a été délivré contre moi et que la police me recherche. On m'a conseillé de ne pas me constituer prisonnier. J'ai suivi le conseil du conseil national d'action, et je ne me rendrai pas à un gouvernement que je ne reconnais pas. Rechercher un martyre bon marché en me livrant à la police serait naïf et criminel. J'ai choisi cette voie qui est plus difficile et entraîne plus de risques et d'épreuves plutôt qu'être enfermé dans une prison. J'ai dû décider de fermer mon cabinet d'avocat, abandonner mon métier, et de vivre dans la pauvreté comme le font les gens. 

Je combattrai le gouvernement à vos côtés, pas après pas, jusqu'à ce que nous remportions la victoire. Allez vous coopérer avec le gouvernement dans sa tentative de réprimer les revendications et les aspirations de votre peuple? 

Allez vous rester silencieux et neutres dans ce qui est une question de vie et de mort pour mon peuple, notre peuple? J'ai déjà fait mon choix. Je ne quitterai pas l'Afrique du Sud, et ne me rendrai pas. Nous ne pourrons remporter la victoire, que par les épreuves, le sacrifice et l'action militante.

LA LUTTE EST MA VIE. JE CONTINUERAI DE COMBATTRE POUR LA LIBERTE JUSQU'A LA FIN DE MA VIE. 

 

 

DSCN2484

 

En Ethiopie, pour la première fois de ma vie, j'ai vu des soldats noirs, commandés par des généraux noirs, applaudis par des responsables noirs qui étaient tous les invités d'un chef d'Etat noir. C'était un moment enivrant. J'espérais seulement que cela annonçait l'avenir de mon peuple. 

Etudiant, j'avais rêvé de visiter l'Egypte, le berceau de la civilisation africaine. Je me suis rendu au Caire, et j'ai pris des notes sur les hommes qui fondèrent la civilisation antique de la vallée du Nil. Pas un intérêt d'archéoloque amateur, mais il est important pour des nationalistes africains, d'être armés de preuves, pour contredire les affirmations fictives des blancs qui prétendent que les Africains n'ont pas de passé civilisé comparable à celui de l'Occident. 

En une seule matinée, j'ai découvert que les Egyptiens avaient crée de grandes oeuvres d'art et d'architecture, à une époque où les blancs vivaient encore dans des cavernes. 

Le jour de mon arrestation du 5 août 1962,  sous l'effet de la fatigue physique et morale, je me suis endormi profondément. Au moins cette nuit-là. Je ne me suis pas inquiété pour savoir si la police allait me trouver. C'était déjà fait. 

Pendant la comparution, je me suis rendu compte du rôle que je pouvais jouer devant un tribunal et des possibilités qui m'étaient offertes comme défenseur. J'étais le symbole de la justice dans le tribunal de l'oppresseur. Le réprésentant des grandes idées de liberté, d'équité et de démocratie dans une société qui déshonorait ces vertus. J'ai compris que je pouvais continuer la lutte à l'intérieur de la forteresse de mon ennemi. 

J'assurerais ma défense moi-même. Je renforcerais ainsi l'aspect symbolique de mon rôle. J'utiliserais mon procès pour montrer l'opposition morale au racisme. Je tenterais moins de me défendre que de mettre l'Etat en accusation. L'acte d'accusation concernant Nelson MANDELA : il avait incité les ouvriers africains à faire grève et il avait quitté le pays sans document de voyage. La sanction pouvait aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.

Avec générosité de mes visiteurs, j'avais beaucoup trop de choses que je voulais partager mais c'était strictement interdit. J'ai offert de la nourriture aux gardiens pour les adoucir. Les gardiens africains étaient soit plus sympatiques que les blancs, soit plus sévères, comme pour surpasser leurs maîtres. L'un des gardiens africains a refusé ma pomme mais quand il a vu que le gardien blanc l'acceptait, il a changé d'avis. Bientôt, je donnais de la nourriture à tous mes compagnons de détention.  

Des manifestations eurent lieu dans tout le pays et des slogans sur les murs des immeubles, "Libérez MANDELA". 

On m'a donné l'autorisation de m'adresser à la cour, avant qu'on m'ait invité à plaider: 

Pourquoi est-ce que dans ce tribunal, je suis devant un magistrat blanc, confronté à un procureur blanc et escorté dans le box des accusés par des gardes blancs? 

Les plateaux de la balance de la justice sont t'ils correctement équilibrés? Peut on me répondre honnêtement et sérieusement? Comment se fait il que dans toute l'histoire de ce pays, aucun africain n'ait jamais eu l'honneur d'être jugé par les siens, sa chair et son sang? Je hais les discriminations raciales avec la plus grande fermeté. Je les ai combattues toute ma vie, je les combats en ce moment et je les combattrai jusqu'à la fin de mes jours. Je déteste tout ce qui m'entoure ici. Cela me fait sentir que je suis un homme noir dans un tribunal d'homme blanc. Cela ne devrait pas être. 

Le 27 avril 1994, j'ai voté pour la première fois de ma vie. 

Le soir du 2 mai 1994, l'épouse du grand combattant pour la liberté, Martin Luther King, était présente et j'ai cité les paroles immortelles de son mari:

Je me tiens devant vous avec une fierté et une joie profondes. C'est un des moments les plus importants de la vie de notre pays. Vous avez montré un tel calme, une telle détermination, pour réclamer votre pays, la joie de pouvoir crier sur les toits: '"Libres enfin". Votre courage me rend modeste. J'ai le coeur rempli d'amour pour vous. Ce qui compte, ce ne sont pas les individus, mais le collectif. Je suis à votre service. L'heure est venue de soigner les vieilles blessures et de reconstruire une nouvelle Afrique du Sud. 

Ci-dessous, un de mes tableaux, (Reproduction de l'artiste MUSSO)

DSCN2783

 

La lutte de la libération n'est pas une lutte contre une couleur ou un groupe, mais contre un système d'oppression. 

Un désastre humain qui a duré trop longtemps. Nous étions des proscrits, c'est enfin de compte une victoire commune pour la justice, la paix et la dignité humaine. 

Nous avons enfin atteint notre émancipation politique. Nous nous engageons à libérer la totalité de notre pleuple de la servitude, de la pauvreté, des privations, des souffrances, du sexisme et des autres discriminations. 

Que jamais, jamais plus, ce beau pays ne connaisse l'oppression d'un homme par un autre.

QUE REGNE LA LIBERTE 

"Moi aussi j'ai ressenti la peur, mais je l'ai dissimulée derrière le masque de l'audace"

Je n'ai jamais perdu l'espoir. Grâce aux héros que j'ai cités mais grâce aux hommes et femmes ordinaires de mon pays. J'ai toujours su qu'au plus profond du coeur de l'homme résidaient la miséricorde et la générosité. Personne ne naît en haïssant une autre personne, à cause de sa couleur de peau, son passé ou de sa religion. Si les gens peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer. L'amour naît plus naturellement dans le coeur de l'homme que son contraire. Même aux pires moments de la prison, quand mes camarades et moi étions à bout, j'ai toujours aperçu une lueur d'humanité chez un des gardiens, pendant une seconde peut être, mais cela suffisait à me rassurer et me permettre de continuer.

LA BONTE DE L HOMME EST UNE FLAMME QU ON PEUT CACHER MAIS QU ON NE PEUT JAMAIS ETEINDRE

Nelson MANDELA 

 

Je vous invite à voir ou revoir le superbe film "Invictus", de Clint EASTWOOD, avec Matt DAMON et Morgan FREEMAN, dans le rôle de Nelson MANDELA.

Autre film magnifique, traitant du racisme, "La couleur des sentiments", adapté à l'écran en s'inspirant du roman. 

 Stéphanie

 

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